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LA CHARTREUSE DE GRENADE, LE TEMPLE DU SILENCE

Nous sommes devant la Chartreuse de Granada.

Visiter ce grand monument signifie entrer dans l’une des plus belles églises baroques d’Espagne. Mais cela signifie beaucoup plus car pour le comprendre et pour pouvoir le goûter, il faut connaître les hommes qui lui ont donné la vie, le sens de son existence et l’origine de cet ordre très singulier que sont les Chartreux.

Comment et d’où provient cet ordre religieux

Pour mieux comprendre l’origine de l’ordre des Chartreux, il est nécessaire de remonter aux origines des premiers ordres religieux.

Pour en trouver l’origine, il faut remonter au IIIe siècle et aux premiers anachorètes qui ont décidé d’entreprendre une vie dans la solitude et entièrement consacrée au travail, à la prière et au jeûne. Peu à peu, cette nouvelle façon de comprendre la foi a tellement prospéré qu’elle a même donné naissance aux premiers groupes de religieux, ou plutôt aux premiers monastères.

Le cinquième siècle a été fondamental dans le développement des ordres puisque saint Benoît de Nuria a créé le premier monastère basé sur la vie contemplative, en bref le premier monastère de l’ordre bénédictin. Le fait que nous mettions en évidence cet ordre par rapport à d’autres se justifie par deux faits : le premier est qu’il s’agira de l’ordre le plus répandu au Moyen-Âge et le second est que nombre des ordres qui naissent de cette époque maintiennent les bases établies par saint Benoît comme c’est le cas des Chartreux.

Qu’est-ce qu’un ordre religieux et quels en sont les types

Un ordre religieux est une organisation, reconnue par l’église, dont les membres vivent en communauté et consacrent leur vie au Christ.

Il existe plusieurs types d’ordres religieux et l’un d’entre eux est l’ordre monastique. Dans ces ordres, leurs membres consacrent toute leur vie au travail dans le monastère et à la prière, c’est ce qu’on appelle “ora et labora”. Il est très important que cette nuance ne s’applique qu’à l’intérieur du monastère et pour leur propre subsistance. Ils ne mendient pas, ne s’occupent pas des malades et n’enseignent pas. Cela ne doit pas nous faire penser qu’ils n’aident pas la communauté ou l’humanité, mais qu’ils le font d’une manière différente, comme nous l’expliquerons plus tard.

Parmi ces ordres, nous avons les Bénédictins, les Cisterciens, les Trappistes et les Chartreux.

Quand est que l’ordre des chartreux est né.

  1. Saint Bruno se considère comme le fondateur de cet ordre, mais curieusement, il n’écrit aucune de ses règles. Ce n’est qu’en 1127 que Guido Ier, cinquième prieur de la Chartreuse, a rédigé les 80 chapitres qui constituent encore les règles de l’ordre.

 

 

 

Qu’est-ce qui les différencie des autres ordres religieux ?

La grande différence réside dans le fait que cet ordre parvient à combiner parfaitement la vie en communauté et la vie en solitude. La vie communautaire est centrée sur la prière à l’église, les repas avec les autres frères, une fois par semaine seulement, et une promenade le dimanche. Le reste de leur temps est passé en isolement dans la solitude de leurs chambres.

La vie d’un chartreux peut se résumer ainsi : la recherche de Dieu dans la solitude et ils font vœu de silence, de chasteté, de pauvreté et d’obéissance.

 

Jour après jour d’un chartreux

Ils se couchent après sept heures du soir et se lèvent à minuit pour prier jusqu’à une heure avancée de la nuit. Chaque nuit, pour le reste de leur vie, ils interrompent leur sommeil pour aller à l’église.

Prier toutes les quatre heures, de jour comme de nuit, rythme leur vie.

Le jeûne : il ne commence qu’une fois par jour pendant sept mois de l’année. Tous les repas sont austères et très simples à préparer.

À l’église, devant le Seigneur, ils passent plusieurs heures par jour à chanter et à méditer.

Le silence n’est pas la fin qu’ils recherchent, mais le silence et la solitude laissent un espace vide dans lequel ils peuvent rencontrer Dieu. C’est un silence habité.

 

Quelques phrases qui les définissent

– Notre travail consiste à rendre Dieu heureux

– Les écritures sacrées sont notre nourriture spirituelle

– Loin du bruit du monde, nous pouvons mieux communiquer avec Dieu

– Nous n’attendons rien et ne demandons rien, nous prions simplement pour le monde.

 

La Chartreuse de Grenade. Un grand joyau du baroque en Espagne.

Après avoir décrit la vie austère et simple d’un moine chartreux, il est surprenant de trouver dans la Chartreuse de Grenade l’un des plus grands joyaux du baroque en Andalousie. L’explication est simple. Un chartreux ne croit pas qu’il mérite quoi que ce soit, mais Dieu mérite tout. En effet, l’église n’est pas sa maison, c’est la maison de Dieu.

Fondation

La construction de la Cartuja de Grenade a commencé après la conquête de la ville en 1513.

Cependant, sa construction a pris beaucoup de temps. Tout au long des XVIe et XVIIe siècles, le soi-disant cloître a été construit avec les salles du chapitre et du réfectoire et le grand cloître entouré par les cellules des moines et le cimetière. Mais il faut attendre le XVIIIe siècle pour voir la partie la plus importante de l’église, le sacrarium et la sacristie, achevée. Les trois bâtiments sont construits dans le style baroque et tous les grands artistes de l’époque y ont travaillé, notamment en peinture et en sculpture.

On peut dire que ce monastère est un catalogue de presque tous les ordres architecturaux. Commençant par le gothique tardif et se terminant par le baroque.

La confiscation par l´État pendant le XIXe siècle et l’abandon qui s’en est suivi ont malheureusement entraîné la destruction du grand cloître et de toutes les cellules des moines.

Cependant, nous avons la chance de préserver l’église en parfait état. Comme dans toutes les églises de cette communauté, elle est divisée en trois parties.

La décoration suit l’esprit du baroque et surtout de la contre-réforme. Les murs, les plafonds et même les sols sont décorés. Il est difficile de se pencher sur un endroit précis. Tout est décoré, tout impressionne, tout éblouit. L’impression qu’il donne est celle d’être dans un endroit paradisiaque et écrasant.

Une autre caractéristique du baroque est le mouvement. En effet, lorsque nous entrons dans l’église, nous avons l’impression que tout bouge, les murs recouverts de plaques de plâtre, l’alternance des couleurs sur les sols, les marbres multicolores…

Et si la décoration est éblouissante en général, elle l’est encore plus dans le tabernacle. C’est le lieu le plus important et bien sûr le plus privé. Très peu de personnes ont accès à cet endroit. Ici, comme dans le reste de l’église, nous trouvons des œuvres d’art des meilleurs artistes d’Espagne de l’époque. Estre ils mettent en avant Hurtado Izquierdo et José de Mora comme sculpteurs et Palomino et Pedro Atanasio Bocanegra comme peintres.

Les figures de Saint Bruno en tant que fondateur de l’ordre, de Saint Joseph, de Saint Jean-Baptiste et bien sûr la représentation des différentes vertus telles que la Foi, la Charité, la Justice, la Tempérance, etc. qui servent à rappeler aux frères chartreux comment ils doivent passer leur existence jusqu’au moment de leur mort, qui pour eux n’est pas un moment tragique mais implique d’avoir atteint le but souhaité, la rencontre avec Dieu.

Dans cette salle, les caractéristiques du baroque sont mieux appréciées que dans tout autre lieu. Certaines de ces caractéristiques sont :

L’exaltation des passions. En l’occurrence, la spiritualité. Nous le voyons dans la représentation de Saint Bruno face à la mort, comme une manière de montrer que la vie n’est rien d’autre que le chemin de la vraie vie, la vie éternelle. Elle est également représentée par les vertus, l’exaltation des obligations de l’homme telles que la foi, l’espérance,

Le Bel Composto du Bernin commence également à être utilisé en Espagne et est déjà bien développé dans cette Cartuja. En bref, les trois arts, l’architecture, la sculpture et la peinture, ne sont pas utilisés comme complément l’un de l’autre mais il est impossible de concevoir un espace sans la présence de l’un d’eux. Le tabernacle ne peut être compris sans ses sculptures. Ou bien l’architecture serait impossible à concevoir sans la peinture du plafond, etc.

Le trompe-l’oeil . En fait, dans tout le monastère, nous voyons des imitations presque parfaites de tissus, de reliefs, de colonnes qui semblent être en marbre et qui sont en fait en plâtre, etc.

Mouvement. Il semble que les pièces soient en mouvement continu. Tout cela est réalisé grâce aux plaques de plâtre qui recouvrent les murs, aux formes ondulantes du baldaquin, aux marbres aux veines ondulantes, au sol aux lignes noires et blanches

Exaltation de la vierge. En opposition aux réformateurs qui la nient.

Après la crise qu’a connue l’église, ils doivent faire un grand effort pour éveiller la ferveur religieuse et pour cela, les sculptures ressemblent de plus en plus à de véritables figures humaines. Pour ce faire, ils utilisent des yeux de verre, parfois même des cheveux humains, des vierges habillées apparaissent, etc.

Si vous visitez Grenade, vous ne pouvez pas manquer ce monastère qui ne vous laissera certainement pas indifférent.

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Le Géoparc de Grenade : un paradis pour les géologues et un régal pour les sens

Nous célébrons l’inscription du Géoparc de Grenade au Réseau Mondial de l’Unesco.

Cela signifie la reconnaissance internationale de la richesse paysagère et géologique d’un vaste territoire au nord de la province de Grenade.

Ce géoparc est l’un des meilleurs endroits du monde pour comprendre le période quaternaire.

Il nous fournit des informations précieuses d’un point de vue géologique, mais aussi en rapport avec les restes archéologiques d’animaux de la période quaternaire. Des vestiges des premiers hominidés d’Europe occidentale ont également été retrouvés.

Le Géoparc de Grenade

Où se trouve le Géoparc et qu’est-ce que c’est

C’est un plateau qui couvre près de 5000 km2 et se situe au nord-est de la province de Grenade. Il est entouré de plusieurs montagnes, dont la Sierra Nevada qui est la plus importante.

L’action de l’eau pendant des millions d’années a façonné un paysage sauvage, écrasant et surprenant. Sans aucun doute, cet endroit est le paradis des photographes.

 

Le paysage est typique des soi-disant Badlands, qui sont des zones très sèches et très érodées par l’action de l’eau et du vent. Cela donne lieu à des formations telles que des gorges, des ravins, des cheminées de fées, etc. Ces formations, combinées aux couleurs contrastées, font de cet endroit un paradis pour les photographes.

Quelle est l’origine de ce lieu?

Pour arriver à l’origine, nous devons être capables de nous abstraire et de remonter à 2 millions d’années. A cette époque, toute la zone actuelle du plateau de Guadix y Baza était un grand lac où une rivière de la Sierra Nevada déversait ses eaux. À un certain moment, toute la région s’élève dans sa zone nord et cela provoque le vide du lac et l’envoi de ses eaux vers le Guadalquivir.

Au moment de l’existence du lac, le climat de la région était très similaire au climat tropical de la savane. Un climat qui a sans aucun doute favorisé l’arrivée de différents animaux et des premiers hominidés.

La vidange du lac a causé, avec le passage de plusieurs milliers d’années, le paysage presque désertique que nous avons aujourd’hui. En plus des zones érodées, comme des canyons, si caractéristiques de la région.

Les premiers hominidés d’Europe

La découverte d’un morceau de crâne trouvé à Orce, démontre que les premiers hominidés d’Europe occidentale y habitaient. Mais les données sont bien plus importantes car elles prouvent que ces hommes existaient bien plus tôt qu’on ne le pensait, il y a 1,4 million d’années. Ce fait a choqué la science dans sa découverte.

Tout semble suggérer qu’il s’agissait de communautés qui vivaient en groupe, pour mieux se défendre des grands dangers qui les menaçaient.

Pourquoi ces hommes sont-ils venus ici?

La réponse à cette question se trouve dans l’étude des prédateurs qui occupaient cette zone ; plus précisément, le tigre à dents de sabre. Ces groupes humains auraient pu arriver aussi loin en suivant ces grands animaux. Il était courant pour eux de profiter des restes de charogne qu’ils ont laissés, selon le professeur J. Manuel Jimenez.

Le Géoparc de Grenade: Delimitación

Quels animaux habitaient cet endroit

Au cours des 40 dernières années, des recherches et des découvertes transcendantales ont été menées pour mieux comprendre le période quaterné.

L’un des plus importants est de cataloguer une bonne partie des animaux qui l’ont habité. De tous, nous savons qu’une partie correspond aux espèces qui habitaient l’Europe, une autre partie venait d’Afrique et une autre même d’Asie. La confluence d’animaux d’origines si différentes est quelque chose d’exceptionnel.

Les paléontologues ont trouvés  dans cette région  des restes/preves de mammouths, de tigres à dents de sabre, de guépards, de rhinocéros, de zèbres, d’hyènes géantes, de loups, de lynx, de blaireaux, etc.

Il y a une autre particularité et c’est que des restes de tortues géantes et de girafes à cou court ont été aussi trouvés. L’importance réside dans l´ existaient à cet endroit alors que dans d’autres régions du monde ils avaient disparu 2 millions d’années auparavant.

Il possède le plus grand ensemble de vestiges archéologiques de vertébrés quaternaires. C’est comme nous plonger dans l’histoire de notre planète

Bien que cela puisse nous surprendre, les géologues nous disent que le paysage que nous voyons aujourd’hui est très jeune, il n’a qu’un demi-million d’années, rien en termes géologiques. Cela nous permet de voir parfaitement ses couches et facilite le travail des chercheurs.

 

Géoparc comme destination touristique. Un week-end parfait

Peut-être que deux jours sont trop courts pour connaître et profiter du Géoparc compte tenu de sa grande extension.

Le parc comprend 47 municipalités et est habité par environ 100. 000 personnes. C’est une population qui depuis des siècles a su coexister avec cet environnement particulier et surtout le respecter. C’est grâce à eux qu’aujourd’hui nous pouvons profiter d’une nature quasi vierge et de villages authentiques qui vous permettront de vous déconnecter du quotidien.

Profiter du géoparc, ce n’est pas seulement contempler son paysage, il faut se laisser surprendre par les gens qui l’habitent et parcourir avec des yeux curieux chacune de ses villes et ses coins. De cette façon, nous découvrirons des endroits pour vous surprendre.

Je vous propose quelques idées d’escapade qui vous marqueront.

Dormir dans une casa-cueva. Les grottes de la région été  utilisées par les premiers musulmans qui ont quitté la ville de Grenade après la conquête.

Une cueva c´est une maison troglodyte, creusées dans la montagne. C’est un bon exemple d’architecture bioclimatique et pour ceux qui ne le connaissent pas un hébergement fabuleux et presque obligatoire de connaitre si vous passez par cette région. La température á l´interieur reste naturellement maintenue entre 18 et 20 degrés. Il y en a plus de 50 où vous pouvez séjourner.

Le Géoparc de Grenade: Galera

Ces dernières années, beaucoup d’entre eux ont été convertis en hébergement touristique et nous les trouvons sous le nom de Andalusian Cave Hotels.

Si vous voulez vous détendre. Rien de mieux que de séjourner dans une maison troglodyte avec Hamman. Sans bruit, sans couverture de téléphonie mobile et immergée dans les eaux chaudes.

Balades astrologiques: profitez des étoiles car cette région bénéficie du ciel le plus propre d’Europe. Il n’y a pratiquement pas de pollution lumineuse. Pour cette raison, il existe plusieurs endroits équipés de télescopes et de visites qui vous aideront à profiter de ce beau spectacle.

Tour en montgolfière du Géoparc: Si le paysage est surprenant en soi, imaginez-le vu du ciel. Il n’y a qu’un seul mot pour le définir, écrasant. À vol d’oiseau, nous comprendrons vraiment la structure de ce grand parc. Les montagnes qui l’entourent, les rivières qui la traversent, les canyons, le paysage parfois lunaire, la succession de couleurs selon l’heure de la journée….

C’EST ce genre de chose que vous devez faire au moins une fois dans votre vie.

Point de vue au bout du monde: si pour une raison quelconque vous n’avez pas pu profiter du vol en montgolfière, ne vous inquiétez pas. Notre plan B est situé à Beas de Guadix et est connu sous le nom de Mirador del mundo. Son nom l’honore. La vue de là est la plus belle et la plus surprenante de l’endroit.

Gastronomie: Il est difficile de recommander quelque chose, vous pouvez déguster de bons légumes frais, des fromages de toutes sortes, plusieurs des meilleurs vins de Grenade, etc. Mais le plus caractéristique est l’agneau. Il existe même une appellation d’origine, l’agneau Segureño. Tu ne peux pas rater ça.

Fonelas: La ville de Fonelas possède un centre paléontologique. Votre visite vous permettra de connaître la faune et la flore qui ont existé en ce lieu tout au long du Quaternaire.

Visite des Dolmens à Gorafe: Étonnamment plus de 400 dolmens ont été trouvés dans cette zone. Beaucoup d’entre eux peuvent être visités. Nous vous recommandons de le faire avec une visite guidée avec laquelle vous pourrez en apprendre beaucoup mieux sur les rites qui ont entouré les sépultures.

Désert des coloraos: C’est la zone la plus aride du parc. Il est composé principalement d’argile et n’a presque pas de végétation.

Nous recommandons la visite surtout au lever ou au coucher du soleil. Au fur et à mesure que le soleil se déplace, la palette de couleurs passe des tons rougeâtres aux tons jaunâtres. Accédez à cette zone

 

Isabel la católica y Fernando

Isabel la Catholique et la ville de Grenade

Le mois de novembre, nous célébrons l’anniversaire de la mort de cette grande femme qui ouvre ce que nous appelons l’ère moderne pour l’histoire de l’Espagne.

Une femme dans un monde d’hommes.

Pour être juste et comprendre les événements historiques, il est essentiel de connaître le contexte dans lequel ils se déroulent. Dans le cas d’Isabel, ce sont les suivants :

Née en 1451, période au cours de laquelle la femme passa du contrôle du père à celui de son mari. Un mari qui a été choisi par son père. En general une femme ne pouvait rien faire sans la permission ou la supervision de l’homme.

Dans un monde d’hommes, Isabel gouverne 30 ans en tant que reine de Castille. Il est vrai qu’avec son mari Fernando, elle gouverne dans les affaires qui concernent les deux territoires ; mais elle gouverne en toute indépendance dans les affaires qui concernent la Castille.

Une femme qui est une exemple pour toute génération de femme et qu’aucun homme n’a jamais intimidé.

 

Isabel représente un lien entre deux époques

Il n’est pas facile de résumer la vie de cette reine. En premier lieu, en raison de sa propre personnalité écrasante, de sa capacité à planifier la politique à long terme ou pour avoir généré autour d’elle l’une des cours les plus cultivées d’Europe.

Et deuxièmement, parce qu’avec Fernando, ils centralisent le pouvoir, ils mènent des réformes administratives et économiques majeures, ils  unifient  les territoires de l´Espagne, etc. En fin de compte, ils jettent les bases de ce qui fut plus tard l’Empire espagnol.

C’est pourquoi je souhaite aujourd’hui me concentrer sur l’évaluation de l’influence que cette grande femme a eue sur la ville de Grenade. Mais aussi ce que Grenade signifiait pour Isabel.

 

Isabel et Grenade, un couple indispensable

La prise de Grenade signifiait bien plus que ce que nous pouvons imaginer, à la fois pour la reine Isabel et pour toute la chrétienté.

Il ne s’agissait pas seulement d’annexer un territoire de plus à la couronne de Castille et d’Aragon, mais aussi d´une croisade qui en fait un symbole pour toute la chrétienté. Pendant un certain temps, elle fut connue comme la nouvelle Jérusalem.

Non seulement l’Espagne, mais toute l’Europe chrétienne qui était sous le choc depuis la perte de Constantinople en 1453, célèbrent la prise de Grenade.

Un autre détail de l’importance du royaume récemment conquis de Grenade : dès l’incorporation du royaume de Grenade, le rang qu’elle occupe entre les titres des deux monarques est le cinquième, devant la Castille, l’Aragon, León et la Sicile. Après Grenade, c’est par exemple Tolède.

Aussi à partir de ce moment, le fruit de la grenade est inclus dans le blason officiel.

Grenade jouissait d’une entité politique, administrative et militaire, typique du royaume. De cette manière, le sud de l’Espagne a été divisé à partir de 1494 en deux entités politiques: l’Andalousie et le royaume de Grenade.

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À quoi ressemblerait Grenade sans la reine Isabel ?

 

Isabel était toujours consciente de la répercussion de cet événement historique mais son amour pour la ville allait plus loin. Dans une large mesure, cette connexion était basée sur le respect du grand ennemi vaincu et l’admiration pour la beauté et le développement de cette belle ville.

Il existe de nombreuses données historiques qui mettent ces idées en valeur. L’une d’elles est celle qui nous donne l’analyse à laquelle les postes économiques sont destinés et leur répartition dans la ville, une fois conquise.

Les postes économiques se voient attribuer trois utilisations fondamentales: l’amélioration des forteresses, le conditionnement des palais de l’Alhambra et la christianisation de la ville à travers la construction d’églises et de monastères.

Malgré l’importance de sécuriser militairement la ville récemment conquise et toujours avec un grand nombre de population mudéjar, il est frappant que l’argent alloué pour améliorer et permettre à l’Alhambra d’être habitée par les monarques soit pratiquement le double.

Grenade était une ville mythique d’Europe. Dans tous les endroits, elle était connue pour sa richesse, pour son raffinement, pour sa propreté, pour la bonne utilisation de l’eau et pour la beauté de ses bâtiments. Et parmi tous, bien sûr, les palais de l’Alhambra.

Il n’est pas difficile d’imaginer que les monarques catholiques mettent tout en œuvre pour que la conquête soit pacifique. Et de plus, en relation avec l’Alhambra, ils amènent des artisans musulmans pour sa restauration.

Grandes fondations royales à Grenade

 

Enfin, je ne veux pas manquer de mentionner les nombreuses fondations réelles que nous trouvons à Grenade. L’objectif est de faire de Grenade un centre de pouvoir et dont l’importance perdurera dans le temps. Certains des plus importants sont:

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  • La Chapelle Royale.

Isabel abandonne son premier projet d’être enterrée à Tolède. Dans       son testament elle indique clairement qu’elle veut que ce soit à Grenade.

Au moment de sa mort, il était déjà défini comment et où cette chapelle devrait être construite. Elle avait été dotée financièrement.

Cependant, à la mort d’Isabel, quelques mois plus tard, la chapelle n’était pas encore construite. Pour cette raison, elle est inhumée provisoirement au monastère franciscain de l’Alhambra.

Sa mort, comme sa vie, a été caractérisée par l’austérité. Elle a demandé à être enterrée habillée en habit franciscain, dans une tombe  basse, sans ornements, et recouverte uniquement d’une dalle.

Pour une fois, je suis heureuse que le souhait d’Isabel n’ait pas été réalisé car il nous permet de profiter d’une magnifique église et  d´un mausolée.

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2- Hôpital Royal.

 

C’est un travail formidable à tous points de vue. À la fois artistique et pour la fonction qu’il avait.

D’un point de vue artistique, il s’agit d’une grande construction composée de 4 patios et qui abrite une bibliothèque couverte par l’un des plus beaux plafonds à caissons de Grenade.

D’un point de vue fonctionnel. Jusque-là, les hôpitaux étaient aux mains des ordres religieux, mais désormais ils deviennent une fonction de plus de l’État. Cela signifie que l’État commence à prendre en charge la pauvreté et la santé.

Bien qu’il soit maintenant au centre de la ville, au moment de sa construction, il était situé à la périphérie de la ville, à l’extérieur des murs. Comme l’indiquent les besoins d’un hôpital, il doit avoir une bonne aération et un bon assainissement pour éviter la contagion.

Elle commença à être construite en même temps que la Chapelle Royale, en 1504 et cela retarda beaucoup ses travaux.

 

        • Couvent de Santa Isabel la Real.  Ce monastère doit son existence au dévouement de la reine à l’ordre franciscain.

Au début, il devrait être situé dans l’Alhambra, au bout de la Calle Real et avoir un maximum de 20 sœurs, mais petit à petit cette limite augmente pour doubler et cela provoque son transfert vers un endroit plus grand.

De l’Alhambra, il monte jusqu’à la colline de l’Albaicín. On leur donne la terre qui était autrefois occupée par le palais Dal-al-horra, qui appartenait à la mère de Boabdil.

Dans ses moments de splendeur maximale, il avait jusqu’à 100 sœurs. Il en compte actuellement environ 20.

C’est un magnifique bâtiment de style élisabéthain ou gothique tardif qui vaut le détour.

 

Dans nos visites guidées, nous vous proposons une promenade à travers l’histoire racontée de manière rigoureuse et divertissante. Connaître l’histoire, c’est mieux connaître ce qui nous entoure.

Nous vous proposons toutes sortes de visites organisées par et pour vous.

Contactez-nous si vous souhaitez plus d’informations.

Nous adorerons visiter Grenade avec vous.

 

 

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Break numérique à l’Alhambra

Comment profiter du palais nasride sans portable

Sans portable, comment serait l’expérience de visiter l’Alhambra pour toutes ces personnes qui ont pour seul objectif de mitrailler les moindres recoins de ce monument avec leur smartphone ? À quel point l’Alhambra séduirait-elle les gens qui ont oublié qu’ils se trouvent dans un havre de paix pour les sens ? Est-on arrivé au point où il est nécessaire de faire un « break numérique » à l’Alhambra ?

Ils courent dans tous les sens, jouent des coudes pour se placer au premier rang et prendre la meilleure photo. Ils cherchent l’angle de vue parfait, le selfie qui témoignera de leur passage en ces murs. Ils partagent avec leurs amis, cherchent à cumuler les likes. Ils se privent de vivre pleinement l’instant, de ressentir des émotions.

Je n’invente rien : le débat concernant l’utilité et l’utilisation abusive du portable est à l’ordre du jour. C’est un sujet que l’on peut aborder sous plusieurs angles. Sans entrer dans ce débat, j’aimerais simplement évoquer aujourd’hui les choses à côté desquelles on passe quand on décide de visiter Grenade à travers le filtre de notre smartphone.

Ma proposition de « break  numérique » : visitez l’Alhambra différemment

Quels souvenirs gardons-nous ? Comment les conservons-nous ? Ce que nous stockons dans notre smartphone est-il plus intéressant que ce qui nous reste en mémoire ? À quoi penserons-nous la prochaine fois que nous sentirons des fleurs de jasmin, loin d’ici ?

Mes souvenirs d’enfance sont indissociables des canaux d’irrigation de l’Alhambra et des courses avec mon frère pour voir quel feuille d’arbre arriverait avant l’autre. Il ne fait aucun doute que nos photos de famille en train de visiter ce monument me rappelle une foule de bons souvenirs. Pourtant, je suis sûre qu’ils ne seraient pas gravés dans ma mémoire de façon si vivide si ma plus grande préoccupation à l’époque avait été d’immortaliser en photo chaque minute de mon passage par l’Alhambra.

L’Alhambra, et cela vaut pour tous les monuments, ce ne sont pas que des images, c’est aussi des sons. C’est un rayon de soleil qui nous réchauffe par une froide matinée d’hiver, c’est la lumière particulière qui baigne les murs et les jardins l’automne venu, complètement différente à celle du printemps. Ce sont toutes ces sensations qui nous viennent et que nous sommes les seuls à pouvoir ressentir.

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Que perdons-nous d’un concert pendant que nous le filmons ? ou d’un bon repas entre amis pendant que nous publions des photos de chaque assiette ? De plus en plus d’hôtels et de restaurants interdisent l’utilisation du portable dans les zones communes. En fin de compte, c’est ce qui finira par se passer aussi dans de nombreux monuments historiques.

Dans un monde où la valeur des choses semble dictée par la réaction de nos contacts sur les réseaux sociaux ; dans un monde où tout est quantifié en nombre de likes ou en commentaires, je me propose de vous accompagner dans votre prochaine promenade à l’Alhambra pour que vous en profitiez autrement

Museo de Andalucía

Musée Mémoire d’Andalousie : vaut-il le détour ?

À Grenade, côté visites, il y a deux musées à voir absolument, surtout si vous voyagez avec des enfants. Le premier est le Parc des sciences, dont je vous ai déjà parlé dans un autre post. Le deuxième est le musée Mémoire d’Andalousie. Nous vous expliquons tout sur celui-ci dans les lignes qui suivent.

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Où se trouve le musée Mémoire d’Andalousie ?

Le musée Mémoire d’Andalousie, inauguré en 2009, se trouve dans l’un des bâtiments les plus remarquables de Grenade en termes d’architecture contemporaine. Son créateur, Alberto Campo Baeza, a puisé son inspiration dans le palais de Charles Quint à l’Alhambra.

Beaucoup de qualificatifs ont été employés à propos de cet architecte. Le plus charmant mais aussi le plus approprié est sans doute celui de « maestro de la lumière ». Il a agencé le musée autour d’une cour ovale occupée par un ingénieux double escalier.

L’un des grands atouts du musée est d’avoir su réunir toute la richesse et la diversité de l’Andalousie sous ses multiples facettes : ses paysages, sa culture et ses habitants.  De plus, le musée ne se cantonne pas à une vision historique mais offre aussi une perspective très actuelle.

Que peut-on voir et faire au musée Mémoire d’Andalousie ?

Le musée Mémoire d’Andalousie est à la fois distrayant et instructif ; c’est donc un endroit idéal pour petits et grands. Il a la particularité d’offrir au public la possibilité d’interagir avec ce qui l’entoure, grâce aux nouvelles technologies. Les visiteurs cessent d’être de simples spectateurs pour devenir de véritables acteurs de leur visite.

En somme, il s’agit d’un petit paradis pour les enfants, qui seront aux anges en apprenant de façon ludique. Sa conception même est innovante : toutes ses salles sont communicantes, de sorte qu’il n’y a pas de parcours prédéfini et que le public peut faire la visite à sa guise.

Sur le plan technologique, comme je l’annonçais plus haut, il est doté d’équipements de pointe qui en font un véritable musée interactif. Ainsi, il offre des projections qui peuvent être visionnées comme bon nous semble.

Ateliers et expositions pour enfants au musée Mémoire d’Andalousie

Outre la visite du musée en lui-même, la fondation organise régulièrement des expositions et des ateliers conçus pour les enfants, où ces derniers tiennent la vedette.

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Que diriez-vous de faire une visite de l’Alhambra spécialement conçue pour les familles et pour que les enfants apprennent tout en s’amusant, et de finir la journée en flânant au musée Mémoire d’Andalousie ? Aussitôt dit, aussitôt fait ! Laissez-nous vous guider.

Où se trouve le musée Mémoire d’Andalousie ?

Le musée Mémoire d’Andalousie est situé dans le centre culturel Caja Granada, Avenida de la Ciencia, 2, Grenade, Espagne.

Quelles sont les heures d’ouverture du musée Mémoire d’Andalousie ?


Les heures d’ouverture du musée Mémoire d’Andalousie sont les suivantes :

  • Mardi et mercredi de 9h30 à 14 h
  • Jeudi et vendredi de 9h30 à 14 h et de 16 h à 19 h
  • Samedi de 11 h à 19 h
  • Dimanche et jours fériés de 11 h à 15 h
  • Fermé en août
flamenco

Grenade, ville de festivals. «El Flamenco viene del Sur»

Cette année encore, de février à mai, Grenade accueille les meilleurs spectacles de flamenco dans le cadre du cycle « El flamenco viene del sur » (Le flamenco vient du sud).

Organisé par le service de la culture et des sports de la communauté autonome andalouse, ce festival se tient à Grenade, Séville et Malaga. Il est devenu au fil du temps l’un des grands rendez-vous de flamenco en Andalousie.

L’idée jaillit en 1996 et les spectacles couvrent toutes les disciplines du flamenco. Depuis sa création, il a réuni plus de 200 000 spectateurs et plus de 3 000 artistes autour de spectacles classiques et d’avant-garde et d’artistes consacrés ou révélation.

Le flamenco a toujours été lié à Grenade,

dont le quartier de Sacromonte, synonyme de flamenco, est l’un des berceaux de cet art.

L’événement qui relie le plus fortement la ville au flamenco est vraisemblablement le célèbre « concours de Cante Jondo » de 1922. Consacré à ce chant populaire andalou et célébré sur la Place des Aljibes de l’Alhambra, il est promu par un jeune Federico Garcia Lorca et Manuel de Falla, entre autres nombreux intellectuels et artistes de l’époque.  L’objectif était de montrer la grande richesse de cet art et de le mettre en valeur en le hissant au niveau d’autres arts. L’épisode marque un avant et un après pour le flamenco.

Reconnu par tout mélomane, il a tout de même fallu attendre 2010 pour qu’il soit considéré comme étant « Patrimoine culturel immatériel de l’humanité » par l’Unesco.

Cette nouvelle édition du festival « El flamenco viene del sur » est un rendez-vous incontournable pour tous les amateurs de ce genre et de sa danse.

Comme à l’accoutumée, nous vous recommandons de parcourir notre site internet et nous vous suggérons de compléter vos soirées de flamenco grâce à notre éventail de visites des hauts lieux de Grenade.

Et pour vous mettre en appétit, voici un aperçu de la programmation qui vous attend.

À compléter

carmen de los martires pavo real

El Carmen de los Mártires

Nous consacrons ce billet à un petit paradis, caché pour beaucoup, qui se situe à proximité de ce lieu magique qu’est l’Alhambra.

Sur sept hectares, l’endroit offre une vue imprenable sur l’Alhambra, les plaines fertiles et Grenade.

Unique et lié à l’histoire de la ville, il fut fréquenté, entre autres, par les Rois catholiques, Boabdil, saint Jean de la Croix, l’écrivain José Zorrilla, la reine Victoria Eugenia, le compositeur Manuel de Falla ou encore Federico García Lorca.

 

Sa longue histoire remonte à l’époque musulmane, où il est utilisé comme silo et comme cachot. Or c’est précisément ce qui pousse Isabelle la Catholique à créer en ce même lieu la chapelle des Martyrs, nom qu’il a conservé jusqu’à aujourd’hui.

 

Le monastère disparaît avec la vague des désamortissements des biens que connaît l’Espagne et c’est à cette époque que commence réellement l’histoire du Carmen, concrètement en 1846. Cette année-là, Carlos Calderón l’achète pour en faire une propriété privée avec son jardin romantique.

C’est que le romantisme, qui s’impose alors dans toute l’Europe, entraîne une nouvelle organisation des espaces verts dans les villes.

Si nous devons à Calderón la conception du jardin gigogne, soit un « jardin de jardins », remercions le propriétaire suivant du Carmen d’avoir respecté cette idée de départ. Nous faisons référence ici à Humberto Meerman.

Carlos Calderón devait être un personnage charismatique et très intéressant. L’écrivain Ramón Del Valle Inclán s’en inspire d’ailleurs dans plusieurs de ses ouvrages. Et Meerman n’est pas en reste. Riche financier et promoteur de sites miniers, il aime le luxe et les fêtes, ce qui fait de lui un personnage légendaire à Grenade.

Tous deux envisagent le jardin comme une mosaïque de quatre jardins : baroque à la française, paysager anglais, élisabéthain anglais et nasride espagnol. Ils resteront fidèles à cette conception.

Après la crise de 1929, Meerman est ruiné et la propriété passe aux mains du duc del Infantado, qui entretient la maison et enrichit les jardins.

C’est sa fille qui en hérite à son décès et, faisant preuve de générosité, elle décide de la vendre pour douze mille anciennes pesetas à la mairie de la ville pour qu’elle devienne un parc municipal.

En 1972 et de façon inattendue, la mairie lance un appel à projets en vue de la construction d’un complexe hôtelier de luxe. Mais face à la colère des habitants, le projet sera paralysé.

Vivant à Grenade, il me plaît de raconter cet épisode. En effet, la ville à propos de laquelle Lorca disait : « la réaction et la mise en commun d’efforts n’ont pas lieu en cette terre extraordinaire. Deux et deux ne font jamais à Grenade. Ils sont toujours deux et deux, sans réussir jamais à se mêler… »   parvient bel et bien, pour une fois, à illustrer que deux et deux feront quatre et à laisser à la postérité un cadre unique et magique pour notre plus grand plaisir.

Carmen Rodriguez Acosta

Fondation Rodríguez-Acosta

Le premier tiers du XXe a supposé un changement majeur pour la ville de Grenade, qui a connu une transformation globale et du point de vue de l’architecture et de l’urbanisme surtout. Des bâtiments datant de cette époque sont venus agrémenter la ville et la définissent et la caractérisent toujours aujourd’hui.

La Fondation Rodriguez Acosta est l’un d’entre eux. Deux bâtiments se détachent de la silhouette de Grenade, et ce quelque soit l’angle de vue. L’un est l’hôtel Palace ; l’autre, juste à côté, est le Carmen Blanco ou Fondation Rodríguez-Acosta.

Ces deux constructions résolument modernes et audacieuses sont toutes deux un pari très risqué. Éclectique, la deuxième est le fruit des choix de son donneur d’ouvrage, José María Rodriguez-Acosta.

Ce bâtiment est construit entre 1916 et 1930 comme résidence et studio du peintre José María Rodríguez-Acosta, fils d’une riche famille de Grenade, d’une grande sensibilité et connaisseur des constructions à l’œuvre en Europe à l’époque. Si la construction de cette grande propriété ou Carmen, est le fruit d’un caprice personnel, l’intention est également de hisser la ville vers la modernité et d’y laisser bien sûr son empreinte. Si sa famille n’avait pas été aisée, il n’y serait pas parvenu.

Située à proximité de l’Alhambra, dans l’ancien quartier juif de la ville, la propriété est bâtie sur un grand dénivelé. S’il n’a pas dû faciliter les travaux de construction, il nous offre aujourd’hui des vues imprenables depuis les terrasses des nombreux jardins.

Comme nous l’avons déjà évoqué, le style est absolument éclectique et, même si l’endroit est extrêmement proche de l’Alhambra, cela ne transparaît que dans plusieurs jalousies des terrasses. Des éléments classiques d’influence grecque ou romaine, mais aussi Renaissance et Art nouveau agrémentent l’ensemble.  De nombreux matériaux d’autres constructions ramenés et réutilisés, ainsi que des pièces de collection comme la sculpture romaine de Bacchus complètent le tout. Aussi bien l’habitation que ses jardins, élément fondamental du lieu, s’adaptent au caprice et au goût raffiné du commanditaire.

Quatre espaces très bien différenciés constituent la visite :

  • El Carmen ou studio. L’habitation est conçue dès le départ pour être un studio. L’on y accède par un vestibule, d’où nous gagnons le deuxième étage, où se situent la bibliothèque et une collection d’objets d’art de tous lieux et de toutes les époques.
  • Les jardins. Ils associent l’élégance subtile des colonnes et des murs blancs aux murs verts tapissés de cyprès.

Le Théâtre, la Terrasse centrale, le Jardin de Bacchus, le Patio de Vénus, le Temple de Psyché, la Zone de repos et la Promenade funéraire en sont les jardins gigognes.

 

  • Les catacombes. Il s’agit de passages souterrains d’origine nasride, agrandis selon les influences romantiques.
  • Le musée. Y est exposée la collection constituée par Manuel Gómez Moreno Martínez, qui se compose principalement d’œuvres de Zurbarán et d’Alonso Cano, de sculptures, de pièces archéologiques de toutes les périodes et d’arts décoratifs.

La visite, qui ne manquera pas de vous étonner, vaut réellement le détour et nous vous la recommandons vivement.

Nous pouvons également vous accompagner dans cet endroit haut en couleur.

 

HORAIRE POUR LA VISITE DE LA FONDATION RODRÍGUEZ-ACOSTA

Horaires d’été (du 1er avril au 14 octobre) : de 10 h 00 à 18 h 30 (entrée toutes les 30 minutes).

Horaires d’hiver (du 15 octobre au 31 mars) : de 10 h 00 à 16 h 30 (entrée toutes les 30 minutes).

TARIFS DE LA VISITE / Tickets Price

Visite générale (hors bibliothèque / Artist’s Library are not included) :

11 h 30 – 15 h 30 (hiver) : 5,00 €

11 h 30 – 17 h 30 (été) : 5,00 €

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Restaurant Carmen de San Miguel

Ce billet est consacré à l’un de mes endroits préférés à Grenade. Et j’en suis friande pour plusieurs raisons.  Je ne prétends pas ici recommander un restaurant, mais plutôt une façon d’envisager la cuisine et, en somme, la vie.

Jorge Matas, le chef et propriétaire des lieux, a fait le pari de mettre les petits plats dans les grands, simplement, sans artifices et sans chercher à expérimenter. La recette de son succès ? Sa passion pour la cuisine, le travail bien fait, le choix de produits locaux et de plats locaux également, remis au goût du jour.

Pourquoi un bon restaurant ne pourrait-il pas servir un bon plat de légumes secs ? C’est la question que le chef a dû se poser et à laquelle il a répondu en proposant les meilleurs plats en sauce locaux à Grenade.  Les mets sophistiqués ne sont pas en reste. À vous d’en juger avec ce « cochon de lait confit à la vanille, pomme cuite, prunes au vin doux et sauce au miel blanc à la cannelle ». Dans cette fusion entre tradition et innovation, tout déjeuner ou dîner au Carmen de San Miguel devient une expérience inoubliable.

Par ailleurs, Jorge a jeté son dévolu sur les produits locaux, bios dans la mesure du possible et il a créé un potager dans l’un des jardins du restaurant, potager qu’il cultive lui-même. Imaginez-vous en train de savourer un gaspacho préparé par ce grand cuisinier avec des tomates cueillies à quelques mètres de vous.

Cerise sur le gâteau, le restaurant se trouve dans un endroit privilégié, à proximité des Torres Bermejas ou tours vermeilles, à une minute à pied du bois de l’Alhambra et à dix minutes de son entrée principale, dans le quartier du Realejo, ancien quartier juif de la ville. Si vous ne connaissez pas encore Grenade, je me dois de préciser que le mot « Carmen » désigne ici une maison traditionnelle. Le restaurant en est une, avec un jardin structuré en terrasses et des vues imprenables sur toute la ville. Comme sur une carte postale, nous pouvons apercevoir la Sierra Nevada, les plaines, le cœur de ville, la cathédrale, la Sierra Elvira, etc.

Et de ce belvédère extraordinaire, le chef peut pointer du doigt les endroits dont proviennent quasiment tous les ingrédients qui constituent ses plats. Peu d’endroits peuvent se permettre ce luxe.

Je garde de mes bavardages avec Jorge son incroyable modestie, sa passion pour Grenade et sa gastronomie et son talent de restaurateur.

Ne passez pas à Grenade sans savourer ce lieu. Nous pouvons même vous y accompagner lors de nos visites gastronomiques si vous le souhaitez. Et pourquoi ne pas faire d’une pierre deux coups : visiter l’Alhambra et déguster des tapas tout en vous laissant conter le champ des possibles qu’offrent les magnifiques produits grenadins à partir desquels elles sont élaborées…

Biodomo Granada

Le Biodöme de Grenade, une fenêtre sur la vie

C’est comme ça que le Parc des sciences de Grenade, le lieu qui l’accueille, aime le définir.

Le Parc des sciences, où se niche le Biodôme, est un endroit à ne pas manquer si vous visitez la ville avec des enfants.

Le Biodôme mérite à lui seul une heure de visite et il vous faudra compter une demi-journée pour visiter tout le parc.

Dès sa construction, il était prévu que le Biodôme soit intégré au grand complexe du Parc des sciences. En raison de la grande complexité que supposent son architecture et sa mise en marche, il a néanmoins fallu attendre son quatrième agrandissement mi-2016 pour que cela soit chose faite.

Il abrite quelque 250 espèces, faune et flore, sur 3 500 m2 pour 12 000 m3 (là est sans doute la clé) Et recrée trois zones tropicales distinctes : Madagascar, le Sud-est asiatique et l’Amazonie, c’est-à-dire les régions de la planète affichant la plus grande biodiversité. À cette fin, les milieux aquatique, terrestre et aérien ont été reproduits.

Vous y verrez tout type d’animaux et de plantes qui ne manqueront pas de vous surprendre. Nous pouvons mentionner parmi les plus exotiques ou les plus curieuses l’alligator de Chine. La plupart des spécimens de cette espèce en voie de disparition vivent dans des zoos du fait de très forte pollution qui touche leur habitat naturel. Les plus attachants sont sans doute les lémurs à la longue queue annelée qui se déplacent presque naturellement parmi les visiteurs. La loutre asiatique, les paresseux, les ouistitis à face blanche, l’ibis rouge, le toucan, le boa arc-en-ciel, la cistude ou tortue aux yeux rouges, etc. sont autant d’autres espèces que vous pourrez admirer.

Le Biodôme n’est pas un zoo en ce sens qu’animaux et plantes vivent dans un milieu naturel et interagissent. Seuls deux autres espaces – en Allemagne – présentent des caractéristiques analogues.

Le Biodôme partage avec le Parc des sciences sa vocation pédagogique et de divulgation. L’objectif est, d’une part, de nous faire connaître différents types d’animaux et de plantes et, d’autre part, de nous sensibiliser à la nécessité de leur conservation et de leur respect et à la relation qui s’établit entre la nature et ses habitants.

Pour couronner le tout, le lieu se veut être un laboratoire vivant, où sont étudiés des domaines aussi divers que la mécanique des fluides, la reproduction en captivité, l’alimentation et le bien-être animal, etc. Ce laboratoire est par ailleurs mis à la disposition de chercheurs du monde entier.