Alhambra Agua

L’eau à l’époque de l’Andalousie musulmane

L’eau est un symbole de vie dans toutes les civilisations, mais elle l’était encore plus en Andalousie à cette époque.

Cela s’explique en grande partie par leur origine, puisqu’il s’agissait de peuples venus du désert.

Cependant, plusieurs facteurs ont été déterminants dans le développement de la gestion de l’eau.

L’un d’entre eux est l’agriculture.

L’introduction d’une grande variété de nouvelles cultures irriguées dans la péninsule ibérique a entraîné la nécessité de gérer l’eau pour l’irrigation.

Une grande partie des fruits et légumes qui ont atteint l’Europe ou même l’Amérique au cours des siècles ont été introduits par les musulmans à travers l’Andalousie.

Nombre d’entre eux nécessitaient une irrigation constante. Certains d’entre eux, comme le riz, nécessitaient de grandes quantités d’eau.

Il était inévitable de développer un bon système de collecte et de distribution de l’eau. Et, peu à peu, un bon système juridique pour le réglementer, comme nous le verrons plus loin.

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Mais l’eau a aussi un caractère sacré dans l’Islam. 

Comme il apparaît dans le Coran, l’eau est un élément essentiel, un don divin. Seul Allah a le don de la fournir ou de la retenir.

C’est le principe le plus important de l’univers. Le trône de Dieu est situé sur l’eau. Cela signifie qu’elle existe avant presque tout le reste. La vie vient de l’eau.

Si nous regardons de plus près, nous nous rendons compte que de nombreuses autres religions coïncident avec cette origine, mais que dans beaucoup d’entre elles, nous avons perdu ce lien sacré.

L’eau est associée à la purification du corps, mais aussi de l’âme. D’où la nécessité de pratiquer des ablutions avant la prière.

L’eau et l’architecture

Elles sont intrinsèquement liées. Il est impossible de comprendre l’urbanisme d’une ville musulmane  sans tenir compte de ce principe.

Toute agglomération d’une certaine importance nous permettra de trouver un hammam à proximité d’une mosquée. En cherchant un peu, on s’aperçoit que dans la plupart des cas, ils partagent les mêmes canaux. Le vendredi avant la prière, la mosquée était le premier endroit à visiter (erreur), avant d’aller prier.

Un autre élément qui mérite d’être étudié est la disposition complexe et parfaite des fossés et des citernes dans les villes.  Si l’on considère que les souverains étaient les représentants d’Allah sur terre, l’un de leurs devoirs les plus importants était d’assurer l’approvisionnement en eau de la population.

Tout le monde a droit à l’eau. Une phrase qui est redevenue tout à fait d’actualité.

Le réseau d’adduction d’eau permettait à l’eau d’arriver partout. Les plus riches pouvaient la stocker chez eux dans de grandes jarres ou de petits bassins. Les familles plus modestes, qui n’ont pas assez d’espace, peuvent aller chercher de l’eau dans les citernes publiques.

 

Ces travaux hydrauliques sont si parfaits que la ville de Grenade conserve encore 28 citernes de l’époque islamique dans le seul quartier de l’Albaicin. Des kilomètres et des kilomètres de canaux d’irrigation traversent également la ville. Enfin, il existe encore un réseau de fossés d’irrigation qui sont encore actifs dans de nombreux endroits et qui donnent vie aux champs.

La construction de citernes, de bassins, de canaux, de hammams, etc. était non seulement une obligation pour les souverains, mais aussi un signe du grand développement que connurent les villes d’al-Andalus.

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 Mais l’eau était aussi un élément de récréation.

Un élément fondamental de la maison musulmane. Elle apportait fraîcheur, humidité, paix, bien-être et vivifiait les jardins.

La quête du paradis sur terre s’est traduite par l’utilisation de l’eau dans la construction de fontaines, de canaux à ciel ouvert et d’étangs dont l’eau servait de miroir, ce qui nous surprend encore aujourd’hui.

Lorsque l’espace le permet, il apparaît au centre du cœur de la maison islamique, c’est-à-dire dans la cour. C’est l’endroit où se déroule la majeure partie de la vie.

La ville de Grenade était entourée de grandes Almunias. Il s’agissait de lieux de loisirs, entourés de kilomètres de vergers et d’arbres fruitiers, où l’eau était essentielle. Ces almunias étaient liées à la production, avec des revenus très élevés pour leurs propriétaires. Mais c’était surtout des lieux de plaisir des sens, de jouissance, un lieu où la distance psychologique permettait de s’éloigner des problèmes. Un véritable paradis sur terre.

La plus connue de ces almunias est le célèbre Generalife, qui permettait aux sultans qui vivaient dans l’Alhambra de s’éloigner des problèmes de la cour.

L’eau a plusieurs vies

Un principe de base bien connu de l’Islam.

La même eau est utilisée autant de fois que possible. Prenons un exemple appliqué à l’Alhambra.

L’eau est collectée et acheminée par l’Acequia Real (canal d’irrigation royal) et prend vie grâce aux filtrations du canal d’irrigation sur toute sa longueur.

Par la suite, elle a pour fonction d’irriguer toute la colline du Generalife et ses nombreuses cultures.

Tout au long de son parcours, il remplit des citernes et des bassins qui garantissent l’approvisionnement quotidien en eau et fournissent la pression nécessaire pour que l’eau monte en altitude.

Elle garantit la vie de la population et la survie des ateliers artisanaux.

Dans les palais, elle sert de miroir, son murmure détend, elle est un symbole de pouvoir, elle rafraîchit les pièces, etc.

Aujourd’hui comme hier, l’eau n’a pas qu’une seule utilité, elle en a des milliers. Cette idée devrait faire partie de l’apprentissage de nos enfants, de notre vie quotidienne.

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Les lois sur l’eau

Un bien aussi précieux et vital dans la vie quotidienne andalouse se devait d’être bien réglementé.

En effet, de nombreuses lois régissent son utilisation, sa distribution et sa taxation. Examinons-en quelques-unes.

Selon les principes coraniques de distribution équitable et de bon usage, nous trouvons que :

– Les grands fleuves pourraient approvisionner le monde entier en eau, mais l’utilisation des petits fleuves est limitée.

– La population la plus ancienne a la préférence sur la plus recente.

– En cas de pénurie, la consommation humaine ou animale prime sur l’agriculture.

– Chaque citoyen a l’obligation de ne pas polluer ou contaminer l’eau qui continue d’approvisionner d’autres populations.

– Une décision permet à tous les citoyens, y compris les femmes, d’avoir leur mot à dire sur l’utilisation de l’eau.

– La propriété de l’eau est indépendante de la propriété de la terre.

Il existe d’innombrables lois, règles ou coutumes qui ont été affinées et améliorées au cours des siècles. Toutes pourraient être applicables aujourd’hui, dans n’importe quel pays. L’indépendance du prix et de la valeur de l’eau sont des principes de base qui se sont estompés au fil des années et qui nous conduisent vers un avenir très incertain.

L’histoire existe fondamentalement pour en tirer des leçons, et dans le domaine de l’eau, c’est absolument nécessaire.

L’eau ne nous appartient pas, sans eau il n’y a pas de vie, l’eau elle-même a de nombreux usages et est un bien vital et prioritaire.

Ces idées étaient très claires pour nos ancêtres, sans qu’il soit nécessaire de remonter très loin dans l’histoire, mais elles ont été progressivement oubliées.

Je vous invite à participer à mes visites.  Ces visites s’adressent à tous les publics, mais surtout aux plus jeunes.

Ils découvrent l’univers de l’eau à l’Albaicin ou à l’Alhambra à travers des jeux d’indices et de questions.

Des visites à la fois éducatives et ludiques.

Pour les familles avec enfants, les groupes scolaires, les associations, etc. Découvrez une façon pour vos enfants de s’amuser et d’apprendre en même temps.

Je vous attends lors de mes visites. Plus d’informations sur whatsapp  +34 617 35 90 90 43 et visitgranada.com

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